Le gaspillage alimentaire au Maroc, un désastre silencieux!

Une étude réalisée par le GIEC, ayant pour but de réduire le gaspillage alimentaire au Maroc, révèle que 25% à 30% de la nourriture produite chaque année dans le Monde serait gaspillée, l’équivalent de 1,3 milliard de tonnes, et de 1000 dollars selon la FAO. Le gaspillage alimentaire reste donc un fléau mondial, qui ne cesse d’augmenter depuis 1970, Mais qu’en est-il du Maroc?

La région MENA, quel gaspillage?

Étant un pays de la région Mena, le Maroc est  responsable du gaspillage alimentaire, car la région participe au gaspillage par 250 kg d’aliments jetés par personne chaque année, l’équivalent d’un tiers de ses ressources alimentaires. Mais selon la FAO, ce ne sont pas les ménages qui gâchent le plus, mais bien les différentes étapes de l’agriculture. Mamoun Ghellab, le créateur de l’association marocaine Zero Zbel, explique : “Le produit est gaspillé avant même d’avoir atteint le consommateur”.

Certes, la consommation irresponsable des ménagers est une cause du gaspillage alimentaire dans la région MENA, sauf que  la mauvaise organisation des professionnels agroalimentaires, en est la cause principale. “Il y a différentes chaînes de valeur : au niveau du champ, puis du marché, et ensuite la consommation des ménages et des restaurants. On se focalise beaucoup sur le gaspillage personnel, mais il y a aussi une vraie problématique dans l’agriculture”, affirme Mamoun Ghellab,il cite notamment la crise des clémentines de décembre 2018, au cours de laquelle 50.000 tonnes de fruits ont été détruits.“Dans une région où plus de 50% de notre nourriture est importée et où on lutte contre le manque d’eau et le changement climatique, gaspiller n’a pas de sens”, reprend Mamoun Ghellab.

La culture marocaine encourage-elle à gaspiller?

Au Maroc, selon une étude du Haut Commissariat au Plan parue en 2012, 34,5% du budget des familles est dépensé en nourriture, mais un tiers serait gaspillé. “Il s’agit d’un fléau dans notre société. Culturellement, nous avons l’habitude d’acheter en grande quantité. Mais ensuite, ça reste 3 semaines au frigo et on jette”, constate Bouazza El Kharrati, à la tête de l’Association Marocaine de Protection et d’Orientation du Consommateur (AMPOC) et membre du conseil de la concurrence.Comme le souligne Mamoun Ghellab, 10 % du budget des foyers en moyenne est consacré au gaspillage alimentaire. “Le problème touche des éléments très symboliques au Maroc. On a une surproduction de pain sec, les familles en achètent trop. On entame, on jette, alors que ce sont des céréales importées à l’aide de subventions qui permettent au Maroc d’avoir du pain”, déplore le président de Zero Zbel.

Source

Clément Di Roma, Modifié

Journal :TELQUEL

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